mercredi 20 janvier 2010

(1ère) LE PERSONNAGE DE THEATRE

Un personnage déterminé par
sa condition et sa fonction
  • Une place dans un réseau de relations
  • Dans le théâtre traditionnel, les personnages sont d'abord définis par leur condition et leurs relations familiales, sociales, sentimentales précisées dès "la liste de personnages".
  • Toutefois, certains dramaturges modernes (Beckett, Sarraute) et contemporains cherchent à effacer ces caractérisations en présentant des personnages peu déterminés, à l'identité énigmatique ou instables, comme surgis de nulle part.
  • Une fonction dans le schéma actanciel
  • Classique et moderne, le personnage de théâtre est déterminé par sa fonction dans l'intrigue faite de QUÊTES et de CONFLITS. Son action s'inscrit dans ce qu'on appelle le "schéma actanciel" : un SUJET (le héros) est en quête d'un ou plusieurs OBJETS (l'être aimé, le pouvoir), il est aidé par des ADJUVANTS et se heurte à des OPPOSANTS. Sa quête est motivée par un DESTINATEUR (valeurs ou personnages qui poussent le personnage à agir) et vise à satisfaire un DESTINATAIRE (finalité de la quête).
  • Ces diverses fonctions peuvent être représentées par des notions ou des valeurs abstraites (l'amour, la mort, le pouvoir, l'ambition, l'honneur) tandis qu'un même personnage peut assurer plusieurs fonctions (un adjuvant initial peut devenir un opposant).
Les personnages sont donc des FORCES AGISSANTES, qui peuvent entrer en conflit, s'affronter, faire des alliances, s'entraider, chercher à se dominer les uns les autres, être dans l'empathie les uns vis à vis des autres etc.
Un rôle traditionnel
  • Le "rôle" du personnage de théâtre s'inscrit dans une tradition.
  • Il peut correspondre à un type psychologique (l'ingénue, l'amoureux, le fils indigne, le séducteur, le père abusif, l'avare etc.) ou à un type social (le roi, le tyran, le maître, le valet, le confident, la nourrice, le parasite etc.). Parfois, type psychologique et social se confondent : le valet rusé, etc.

(1ère) THEATRE ET REPRESENTATION : LA PAROLE THEATRALE

Le texte théâtral comporte, d'une part, les didascalies, qui donnent au lecteur et au metteur en scène des indications sur le décor et les personnages, et d'autre part, les paroles prononcées par les comédiens. Le dialogue, échange de propos entre deux personnages au moins, est le cas le plus fréquent, mais il existe différents types de répliques, aux fonctions spécifiques:
  • LE MONOLOGUE : Le personnage, seul en scène, face au public, fait le point, exprime des projets, un dilemme. Ex : le monologue d'Hamlet exprime sa douleur intérieure.
  • LES APARTÉS : Ils révèlent les intentions du personnage lorsque le comédien prononce à haute voix des pensées que les autres personnages en scène ne sont pas censés entendre.
Ex : LORENZO. -Ah! Dieu de bonté! quel moment!
SCORONCONCOLO, à part -Son âme se dilate singulièrement. Quant à moi, je prendrai les devants.
A. de Musset, Lorenzaccio, Acte IV, scène 11
  • LES STICHOMYTHIES :
Ce sont des échanges de répliques très brèves, caractéristiques des scènes d'affrontement.
Ex : LE CAPITAINE. -Veux-tu me jouer quelque chose?
ALICE, d'un ton indifférent, mais sans brusquerie -Jouer quoi?
LE CAPITAINE. -Ce que tu voudras.
ALICE. -Tu n'aimes pas mon répertoire.
LE CAPITAINE.-Et toi, tu n'aimes pas le mien.
A. Strindberg, La Danse de mort (1900)
  • LES TIRADES :
Ce sont de longues répliques qui permettent de développer une argumentation ou un récit.
Ex : l'éloge du théâtre par le magicien Alcandre dans l'Illusion comique de Corneille.

(1ère) EXEMPLE DE PLAN : DISSERTATION THEATRE ET REPRESENTATION

Sujet : Le théâtre doit-il être un reflet fidèle de la vie et du monde qui nous entourent?
Proposition de plan :
I) Le théâtre est bien un reflet de la vie
a) Le théâtre doit, d'Aristote à Victor Hugo, montrer quelque chose de vraisemblable, même si cette notion a évolué au cours des siècles. Ex : les textes théoriques d'Hugo (préface de Cromwell) et de Boileau (Art Poétique, 17ème siècle).
b) Une volonté de réalisme, dans les décors, les accessoires, les costumes, a prévalu durant une grande partie de l'histoire du théâtre et de la mise en scène.
c) Le théâtre reflète, même s'il use d'artifices, la vraie vie Ex : Coelio est malheureux parce qu'il n'est pas aimé en retour par Marianne, ceci est un sentiment de la vie réelle.
II) Cependant, ce n'est jamais qu'un reflet, et un jamais un reflet exact.
1) La mise en scène théâtrale joue aussi avec l'imagination du spectateur; il n'est pas besoin de tout lui montrer pour qu'il comprenne les événements et la situation. Ex : décors succincts mais évocateurs; les mises en scène du 20ème siècle beaucoup plus épurées, la possibilité de transposer dans une autre époque des pièces classiques. Ex: La représentation d'Hamlet au 20ème siècle avec des décors épurés suggère plus qu'elle ne reproduit vraiment la réalité du décor.
b) Nombre d'effets de mise en scène ne sont pas imaginables dans la vie (pièces à machine, faire voler un acteur avec un câble..)
c) Des procédés comme le "théâtre dans le théâtre" soulignent la facticité (caractère d'être faux) de son propre spectacle. Ex : L'Illusion Comique de Corneille
III) Le théâtre n'est pas un reflet, exact ou inexact, ce n'est pas son but, mais une création, une interprétation du monde.
a) C'est une construction artistique, deux visions particulières du monde et de la société, celle de l'auteur et celle du metteur en scène (choix de ce qu'on montre qui peut donner lieu à des mises en scène qui donnent des sens différents à la pièce)
b) La notion de vraisemblance, qui renvoie au reflet de la réalité n'est plus essentielle ("le théâtre n'est pas le pays du réel, c'est le pays du vrai"Hugo)
c) Le théâtre a une fonction mythique (depuis Sophocle, le théâtre est une exploration, non de la vie et du monde, mais de l'homme)

(2nde et 1ère) FICHE DE METHODE SUR LE COMMENTAIRE COMPOSE

Commenter un texte, c'est écrire un compte-rendu construit du décryptage de ce texte, de ce que vous avez compris des intentions de lecture de l'auteur et des effets produits sur le lecteur.
I) LECTURE (x3) du texte et respecter les étapes suivantes (au brouillon):
1) Lecture n°1 = lecture du texte, répondre au brouillon aux questions suivantes :
  • Quel est le thème principal du texte? Quel est le nom de l'auteur? L'époque? le thème peut-il être mis en relation avec l'oeuvre dont le texte est extrait, avec le titre? Quelle est la place de l'extrait dans l'oeuvre?
  • Quel est le genre littéraire (genre narratif = roman, nouvelle, conte / genre dramatique = comédie, tragédie, drame/poésie = poème à forme fixe ou libre / genre argumentatif = essai, maxime etc.)?
  • Quel est le type de texte (narratif, argumentatif, descriptif etc.)?
  • Quel est le registre dominant du texte (registre tragique, pathétique, lyrique, réaliste, fantastique, comique, épique, etc.)?
  • Quel est son intérêt (philosophique, sociologique, politique, historique etc.)? Comment situer cet extrait sur le plan de l'histoire littéraire (de quel mouvement littéraire peut-on le rapprocher?)?
  • Quelles émotions principales éveille le texte?
2. lecture n°2 =
  • Examen attentif du lexique, classification en champs lexicaux,
Quels sont les thèmes dominants, les thèmes secondaires?
  • Etude de l'organisation, la structure, la composition du texte : est-elle signifiante? Que nous apprennent ces informations sur le texte?
  • Etude attentive des registres présents (secondaires)
  • Etude du niveau de langage (familier, soutenu etc.)
  • Examen des structures grammaticales, des adjectifs (mélioratif ou péjoratif?)
3. Lecture n°3 :
Etude des images (figures de rhétoriques, comparaison, métaphore etc.) et des sons (rythme des phrases ou vers si poésie, attention étape fondamentale si vous étudiez un poème)
II) ORGANISER LES REMARQUES EN UN PLAN DÉTAILLÉ
  • Il faut construire un plan en 2 ou 3 parties homogènes; chaque partie sera construite sur la base de votre idée directrice, et sera elle-même constituée de 3 ou 4 paragraphes.
  • Un paragraphe = 1 argument, et des exemples pour illustrer, des analyses du vocabulaire, de la composition, de la grammaire, des images etc.
  • Vous pouvez organiser la progression entre les parties par niveau d'analyse (du moins pertinent, du plus simple, au plus complexe, au plus subtil). Il faut respecter cette progression lorsque vous passerez à l'étape du développement et tenir votre cap, tenir le fil de votre idée, ne vous éparpillez pas avec trop d'idées, trop d'analyses, sinon vous risquez de vous perdre. Soyez rigoureux, c'est important.
  • Faire des transitions entre chaque paragraphe et entre chaque partie pour rendre la lecture plus fluide (vous ne collez pas des blocs qui n'ont aucun rapport les uns avec les autres, vous suivez un raisonnement, il faut le montrer par des phrases de transition).
  • Chaque partie commence par une phrase qui présente votre idée : c'est essentiel! Souvenez-vous que vous écrivez pour quelqu'un et non pour vous-même, imaginez que vous présentez le texte à quelqu'un qui ne le connait pas aussi bien que vous (il ne suffit pas d'avoir vaguement en tête votre idée directrice, il faut l'exprimer clairement, sinon, comment celui ou celle qui lit votre copie peut-il comprendre? Il ne doit pas deviner...vous devez expliquer le plus clairement possible)
III) L'INTRODUCTION DU COMMENTAIRE COMPOSE
  1. Situer l'extrait dans l'oeuvre (il ne faut pas commencer par "Ce texte"...de quel texte parlez-vous? Le lecteur de votre copie ne le sait pas..) et si vous ne pouvez pas le faire, situer dans la vie de l'auteur (sans rédiger une biographie de l'auteur...il faut sélectionner les éléments qui ont du sens pour le sujet). Si vous ne pouvez toujours pas, alors la mise en situation peut se faire par comparaison avec un type de texte semblable, en recourant aux notions de genre, (poésie, roman etc.) ou de mouvement littéraire.
  2. Présenter le texte grâce aux réponses des questions suivantes : quel est le thème principal du texte? Peut-il être mis en relation avec l'oeuvre dont le texte est extrait, avec le titre, l'auteur, l'époque? Quel est son genre littéraire? Quel est le registre dominant? Quel est son intérêt?
  3. Annoncer le plan

dimanche 17 janvier 2010

(1ère) LE COLONEL CHABERT : UN DOCUMENT SUR LA SOCIETE DE LA RESTAURATION

Restauration = période 1815-1830 : retour à l'Ancien Régime, restauration de la monarchie et retour des Bourbons (qui ont régné en France de 1589 à 1793) = rupture par rapport à la Révolution et l'Empire.

Or, Le Colonel Chabert est l'histoire d'un homme de l'Empire, qui n'arrive pas à trouver sa place dans un monde qui a changé, celui de la Restauration.

Le rôle de l'ancienne noblesse

  • Le comte Ferraud est un fils d'émigré (GF p. 91)
  • il fait partie de l'entourage du roi Louis XVIII (GF p.92)
  • il rêve de la pairie (être membre de la Chambre des Pairs)
  • il fait partie de la haute administration: "conseiller d'Etat", "directeur général" (p. 92)
  • le roi lui a restitué des biens confisqués à sa famille par la Révolution (p.92)

Oubli et rejet des cadres napoléoniens

  • Napoléon est d'abord un homme de guerre et un homme de la Révolution. Le colonel puis Vergniaud, le nourrisseur qui héberge Chabert, y font allusion. Issu de la Révolution, le pouvoir napoléonien est comme elle contesté par les rois des autres pays d'Europe, auprès desquels se sont réfugiés les nobles émigrés. Pour cette raison, et aussi à cause du tempérament et de l'ambition de Napoléon, la France est continuellement en guerre pendant l'Empire.
  • le colonel Chabert est le type même de l'officier napoléonien. Sorti de rien (enfant trouvé), fait comte d'Empire, il doit son nom, son titre et toute sa fortune à Napoléon. Or, "les bureaux voudraient pouvoir anéantir les gens de l'Empire" (Derville), d'où l'impossibilité de retrouver son rang et même son nom.
  • conséquences matérielles de ce rejet: les demi-soldes, la pauvreté (cf. Vigny, Servitude et Grandeur militaire et Balzac, La Rabouilleuse).

Le règne de l'argent et de l'affairisme

  • la richesse de la comtesse Ferraud et son avidité: elle aussi, de basse extraction, doit toute sa position sociale à l'argent; c'est pourquoi elle accepte de prendre un risque terrible en refusant la transaction proposée par Derville.
  • l'importance de l'argent dans le mariage
  • le contraste entre l'extrême richesse (la description de l'hôtel des Ferraud, du quartier Saint-Germain) et l'extrême pauvreté (le logement de Chabert) : les divers lieux et personnages décrits par Balzac. Les scènes du tribunal, les rues de Paris, l'hospice.

Conclusion

  • une société qui veut restaurer en politique l'état ancien des choses mais qui doit prendre acte d'une évolution irréversible, l'avènement d'un monde bourgeois où le pouvoir
  • appartient à l'argent et plus aux titres héréditaires liés à la féodalité (début du capitalisme en France)
  • correspond bien à l'ambition de Balzac dans la Comédie Humaine : peinture complète de toutes les catégories sociales.

( 1ère ) LA CONSTRUCTION LITTERAIRE DU PERSONNAGE

Les personnages de roman se construisent de manière progressive à travers les techniques d'écriture utilisées par le romancier. L'insertion du personnage dans l'univers romanesque apparaît ainsi comme une façon de représenter le monde et l'homme.
L'IDENTITÉ DU PERSONNAGE
Le romancier fournit des informations sur les traits physiques et psychologiques de ses personnages de deux manières. Défini par une double caractérisation :
  • L'identité : Un personnage est généralement désigné par un nom, un prénom ou un surnom, éventuellement un titre. L'étude des noms est riche d'enseignement, car les dénotations et les connotations qui leur sont rattachées nous renseignent sur les origines sociales et géographiques des personnages, ainsi que sur leur caractère.
  • La personnalité : elle est faite de données physiques, psychologiques et morales.
LA CARACTÉRISATION DU PERSONNAGE
  • La caractérisation directe : elle consiste à faire le portrait du personnage, en soulignant explicitement ses caractéristiques physiques et morales.
Exemple : "Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile." L'Education sentimentale, Gustave Flaubert, 1869
  • la caractérisation indirecte : elles consiste à inscrire dans le texte des détails liés au comportement, aux paroles, aux actions, qui conduisent le lecteur à déduire de ces indices les traits physiques et psychologiques du personnage.
Exemple : "Il la regardait obstinément malgré lui. Gênée par cette contemplation, elle rougit. Il s'en aperçut et voulut détourner les yeux; mais il les ramenait à tout moment à elle" Le Père, Guy de Maupassant, Gil Blas, 1883
LA CONSTRUCTION DU PORTRAIT
Le portrait utilise les mêmes procédés que la description. Il est crée à la manière d'une peinture, à laquelle s'ajoute une dimension psychologique.
  • l'insertion dans le décor : Le personnage apparaît dans un lieu qui constitue l'arrière-plan sur lequel il se détache : paysage, foule anonyme, lieu public, ou espace privé...A travers ces connotations, le décor contribue à caractériser le personnage. Le romancier effectue un cadrage qui met en valeur le personnage et l'isole au milieu des objets ou des autres personnages qui l'entourent. Il le représente souvent au centre d'une porte ou d'une fenêtre.
Exemple : "Lucien (...) vit la persienne vert perroquet s'entrouvrir un peu; c'était une jeune femme blonde qui avait des cheveux magnifiques et l'air dédaigneux" Stendhal, Lucien Leuwen, 1835
  • l'association des traits physiques et des traits psychologiques : A la manière d'un moraliste, le romancier fait correspondre les traits physiques aux traits psychologiques. Il rappelle leur passé familial, explore leur milieu social afin d'expliquer leur situation présente. Traits physiques et traits de caractère soulignent les défauts ou les qualités, les vertus ou les vices du personnage représenté.
L'ÉVOLUTION DU PERSONNAGE
Tout roman se présente comme un cheminement qui conduit le héros à se transformer. Sa vision du monde change à travers l'apprentissage de la vie, la découverte de nouveaux univers, le basculement vers de nouvelles valeurs. Le roman fait ainsi partager au lecteur le regard que le héros porte sur le monde.
Ex : A la fin du Père Goriot, le héros de Balzac, Eugène de Rastignac, éprouve pleinement le sens de son existence. Il lance alors un défi grandiose en regardant Paris : "A nous deux maintenant!", signifiant qu'il est devenu un autre homme.

(1ère) LE PERSONNAGE DE ROMAN : UNE VISION DE L'HOMME

Tout roman constitue une forme privilégiée de représentation de l'homme et du monde. Il se construit autour d'une fiction qui met en place les aventures d'un héros. Oeuvre littéraire, le roman repose sur le talent de l'écrivain qui utilise et renouvelle les techniques de la narration. L'univers romanesque et les personnages représentés traduisent les mutations de la société et offrent une réflexion sur l'homme.
LE PERSONNAGE DE ROMAN : UNE VISION DE L'HOMME
Le personnage de roman est un être de papier, créé à l'aide de mots et de phrases. Il apparaît cependant au lecteur comme une personne réelle et lui propose une certaine vision de l'homme. Autour du héros, l'univers du roman est peuplé d'une multitude de personnages qui participent directement à l'action ou contribuent à créer l'atmosphère ou le décor du récit.
Le héros du roman
Le héros est le personnage principal du roman, le moteur du récit et le centre de l'univers mis en place par l'écrivain. Il peut prendre des formes très diverses et transformer, par son action, le monde qui l'entoure.
  • le héros positif, porteur de valeurs : traditionnellement, le roman met en scène un personnage qui se distingue par ses qualités exceptionnelles, physiques ou morales. C'est à lui que le lecteur s'identifie, du début jusqu'à la fin du récit.
Exemples : Saint-Preux dans La Nouvelle Héloïse de Rousseau, Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, le commissaire Maigret dans les romans de Georges Simenon.
  • le héros négatif, déconcertant : Parfois, le romancier choisit un héros dépourvu de qualités morales, qui peut faire preuve de violence ou de cruauté. Sans s'identifier à lui, le lecteur subit la fascination d'un être qui agit à l'encontre de la morale.
Exemples : Madame de Merteuil, dans Les Liaisons dangereuses de Laclos, Fantômas dans le roman-feuilleton de Marcel Allain et Pierre Souvestre; Moravagine dans le roman du même nom de Blaise Cendrars.
  • l'anti-héros, le personnage banal et ordinaire : le roman peut aussi s'attacher à raconter l'histoire d'un personnage dépourvu de qualités particulières, évoluant dans un monde qui le dépasse ou dans un univers quotidien sans relief. Le lecteur est ainsi amené à réfléchir sur la société dans laquelle il vit et sur sa propre condition.
Exemples : Candide de Voltaire, Bouvard et Pécuchet dans le roman de Flaubert, Meursault dans L'Etranger de Camus.
  • le héros collectif, personnage épique : Au delà des personnages qui peuplent le récit, une collectivité s'impose parfois comme le véritable héros du roman. Il peut s'agir d'un groupe d'individus unis par le destin, d'une communauté ou d'une foule révoltée, un peuple en lutte. Le lecteur s'identifie alors aux valeurs incarnées par le groupe.
Exemples : les mousquetaires du roi dans Les trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, les mineurs en grève dans Germinal de Zola. Les Républicains espagnols dans L'Espoir de Malraux.